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Hermès double de Jupiter Ammon

Identification

dénomination(s)
statue
titre(s)
Hermès double de Jupiter Ammon
n° inventaire
2019.0.314.1
discipline(s)
Archéologie

Contexte

date(s) création-exécution
2e siècle
site(s)
Saint Laurent du Cros
Découverte sur la route départementale qui rejoint Gap par le col de Manse

Description

dimension
autre(s) dimension(s)
Base : 14,7 / 14 cm
hauteur
30,5 cm
largeur
21 cm
longueur
21 cm
matières (techniques)
alliage cuivreux (Sculpture , ronde bosse )

Documentation

documentation(s) textuelle(s)
Les deux têtes sont à peu près identiques. Le visage large aux pommettes hautes et au nez aquilin est encadré d’une barbe disposée en petites mèches rondes, serrées et régulières, comme celles de la chevelure épaisse, qui lui donne un aspect archaïsant. Deux cornes de bélier, finement striées, s’enroulent autour des oreilles pointues, animales. Le front bas est bandé de la taenia. Les yeux incisés, au regard tourné vers le haut, étaient probablement incrustés d’argent, de pierres précieuses ou de pâte de verre. Le socle quadrangulaire a été partiellement brisé dès l’Antiquité ; sur une de ses faces, un cadre allongé, presque lisse, a peut-être une inscription, maintenant invisible. Sur l’un des côtés apparaissent cinq orifices circulaires dont la fonction et le sens restent problématiques. L’ensemble est en très bon état ; on note cependant de larges réparations sur le socle, d’autres moins importantes, sur les visages, et quelques défauts de fonte sur la barbe. L’intérieur creux est pourvu de tenons dont certains portent des traces de fer, qui servaient à la fixation de l’objet sur un pilier de bois ou de ciment. Ce type de divinité apparaît sur les monnaies de Cyrène (Chamoux, F., Cyrène sous la monarchie des Battiades, 1953, p. 331), et remonte, du point de vue stylistique, à des prototypes du Ve siècle grec. Son culte est lié en grande partie à la personnalité d’Alexandre le Grand. On rencontre ailleurs des hermès de Jupiter-Ammon, mais généralement associés à une autre divinité (LIMC, I, 1, 1981, p. 680). La découverte à Saint-Laurent-du-Cros de cette effigie double du dieu, en même temps que de fragments de statues de bronze dont l’une était colossale, n’est pas due à un simple hasard. On connaissait encore au Moyen Âge une via romana qui longeait [le torrent du] Drac et le traversait pour gagner Saint-Laurent-du-Cros, puis Gap, par le col de Manse. La proximité de ce col suppose l’existence dans l’Antiquité d’une mansio, où se trouvait probablement un temple ou un sanctuaire dédié à Jupiter, abritant une statue du dieu, et dans lequel aurait pu prendre place cette effigie, liée à la présence militaire (ala, numeri) d’une unité de cavalerie recrutée en Égypte ou en Cyrénaïque. Stéphanie Boucher, directeur de recherches au CNRS - 1991