- documentation(s) textuelle(s)
- "Lors de la donation par Mme Marcellin des oeuvres de son mari, cette tête fut enregistrée sans ambiguïté possible comme représentant Galatée. Compte tenu de sa taille, il est certain que nous avons là un fragment du groupe du Triomphe de Galatée exposé au Salon de 1873. Le fragment récupéré après l'accident fut monté sur piédouche et peint de couleur ocre rouge pour imiter la terre cuite. Galatée, divinité marine, fille de Nérée, dont le nom évoque la blancheur du lait, fut aimée, d'après la légende, du Cyclope Polyphème, fils du Poséidon, celui-là même auquel Ulysse crèvera son oeil unique. Mais Galatée lui préféra le jeune berger Acis, fils du dieu Pan et d'une nymphe. Un jour, le Cyclope les ayant surpris ensemble, écrasa Acis qui tentait de s'enfuir, sous un rocher. Acis retrouva, grâce à Galatée, la nature de sa mère et devint un fleuve, tandis qu'elle-même s'étant jeté à la mer rejoignait ses soeurs, les Néréides. Son histoire intéressa de nombreux auteurs dont principalement Théocrite et Ovide. Le thème du Triomphe de Galatée inspira quant à lui plusieurs artistes de la Renaissance italienne et surtout Raphaël (Urbino 1483-Rome 1520) dans la célèbre fresque de la villa Farnésine à Rome en 1511. Le groupe de Jean Marcellin est ainsi décrit par Francion dans L'Illustration : "déesse debout portée entre les bras d'un triton qu'on aperçoit à ses pieds." C'est un peu maigre pour se faire une idée de ce groupe perdu. Francion ne l'aima pas. Il continuait ainsi sa description : "Triton : joues trop gonflées, manque d'aisance, son mouvement trahit l'effort. Galatée triomphante devrait y sembler plus souple et plus ailée". Il trouvait, de plus, Galatée triste, mettant cela sur le compte "d'une expression trop accusée des coins de la bouche". Il terminait en conseillant "vivement à M. Marcellin de modifier cette expression lorsqu'il exécutera son modèle en marbre". L'avis de Marc de Montifaud était plus mitigé : "(...) certaines parties", écrivait-il, "offrent de la boursouflure, tandis que d'autres révèlent le coup de pouce du grand sculpteur (...)". Catsagnary, en revanche, resta admiratif et pensait que le groupe avait été conçu pour être placé sur une fontaine : "C'est sans doute aussi pour un monument de ce genre que M. Marcelin (sic) a exécuté dans le goût de la Renaissance son remarquable Triomphe de Galatée." Le musée de Gap conserve une esquisse en terre cuite (cat. 92) d'où pourrait avoir été tirée l'idée d'un groupe de Galatée, sinon l'inverse. Les variantes sont cependant trop importantes pour que cette esquisse puisse être considérée comme une étude pour les Triomphe de Galatée." BRES Gérard, Jean Esprit Marcellin, 1992, p. 232-234.
- bibliographie(s)
- Salons... Tome II. 1872-1879 - CASTAGNARY , Jules-Antoine , 1830-1888