P. Puget. Statuaire et peintre (1622-1694)/ Portrait de magistrat/ Don de l'Association des Amis du Musée
matières (techniques)
toile (peinture à l'huile )
précisions sur la description
Le cadre est une copie de cadre ancien du 19e acheté en 1987 à l'atelier Jean Alot (Paris)
Documentation
documentation(s) textuelle(s)
Durant le règne de Louis XIV (1643 – 1715) l’art du portrait est en plein essor. Le portrait d’apparat n’est plus réservé à la famille royale et entre dans les foyers de la noblesse et de la grande bourgeoisie dont le rôle ne cesse de grandir en France comme en Angleterre. Ces classes entendent, à leur tour, bénéficier du plaisir que procure la transmission à la postérité de leurs traits sous l’aspect le plus avantageux, devenant le symbole d’une réussite sociale et familiale. Au cours de cette période, deux tendances s’opposent : le baroque et le classique. Le portrait baroque met en exergue la couleur et les ombres au détriment de la forme et du trait ; la profondeur plutôt que la superposition des plans ; une composition qui s’ouvre vers l’extérieur ; l’obscurité sur la clarté ; la multiplicité des événements plutôt que l’unité de temps et d’espace propre aux scènes classiques. Célèbre sculpteur, architecte et peintre d’origine marseillaise souvent qualifié de « Michel-Ange à la française », Pierre PUGET un des artistes les plus complets de son époque, est d’ailleurs considéré comme un des introducteurs du baroque en France. Dans le même temps de ce « Grand siècle » qu’est le règne du Roi-Soleil, André FÉLIBIEN, historien et théoricien de l’art français et secrétaire de l’Académie des Inscriptions et des Belles-lettres développe la théorie de la hiérarchie des genres. Le portrait est situé en seconde place après la peinture d’histoire. Fondé sur le principe de ressemblance et de conformité entre le modèle et sa représentation, le portrait – selon cet auteur – doit toutefois s’extraire des limites de l’imitation pure au profit de « l’impression de vie » qui doit se dégager des traits du visage. Il s’agit de donner la vie et d’inspirer de la beauté et de la grâce à son ouvrage, non par la reproduction exacte de l’original mais par « la représentation des mouvements intérieurs de l’âme joints à la beauté des parties du corps ». FÉLIBIEN admet donc une part d’interprétation et d’intelligence sensible de l’artiste dans ses choix qui garantit l’expression du portrait réalisé et justifie que cet art soit placé haut dans la pyramide hiérarchique des genres. Cellule collection-expositions