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Désolation des Océanides au pied du roc où Prométhée est enchaîné

Identification

dénomination(s)
tableau
titre(s)
Désolation des Océanides au pied du roc où Prométhée est enchaîné
Appellation
tableau
n° inventaire
RF 100
discipline(s)
Beaux-arts

Contexte

Création
peintre
Charles-Ernest-Rodolphe-Henri LEHMANN (Kiel, 1814 ; Paris 1882)
lieu(x) et date(s) création-exécution
Paris
1850
époque(s)
époque deuxième République
école(s)
française

Description

dimension
hauteur
250,7 cm
largeur
196,6 cm
masse
73 kg
profondeur
3 cm
type
Sans cadre
hauteur
289 cm
largeur
231 cm
profondeur
14 cm
type
Avec cadre
transcription
HENRI.LEHMANN.1850
matières (techniques)
toile (peinture à l'huile , huile sur toile )
collection
Musée du Louvre

Documentation

documentation(s) textuelle(s)
Présentée au Salon parisien de 1851 et peinte en 1850 par Henri Lehmann, artiste ingriste d'origine allemande, la Désolation des Océanides au pied du roc où Prométhée est enchaîné s'inspire d'une tragédie d'Eschyle. Celle-ci raconte comment Prométhée, après avoir donné le feu jalousement gardé par les dieux aux hommes, fut victime de la colère de Zeus. Ce dernier le fit en effet enchaîner nu à un rocher aux confins de la terre, le contraignant ainsi à se faire dévorer le foie, jour après jour, par un aigle. Sa souffrance était infinie puisqu'il n'avait de cesse de repousser toutes les nuits. L'œuvre de Lehmann le présente donc ainsi, entouré des Océanides, nymphes des eaux que la légende porte au nombre de trois-mille et qui chantent à l'unisson pour lui afin de le consoler de ses peines. Il est aisé d'observer comme la présence de celles-ci offre l'occasion au peintre de représenter, sous un prétexte mythologique, des nus féminins à foison. Chacune d'entre elles se trouve ainsi figurée dans une position et dans une attitude différente : de face, de dos, de profil ou de trois quart, debout, assise et même étendue sur le sol. De nouveau présentée au public à l'occasion de l'exposition universelle de 1855, cette toile comptait parmi la vingtaine d'œuvres choisies par l'ancien élève d'Ingres afin de retracer son parcours au regard des visiteurs. Revenu d'Italie en 1842, où nous savons qu'il a travaillé à l'étude de Michel Ange, la Désolation des Océanides, par sa composition pyramidale fait montre de l'assimilation des modèles classiques par l'artiste, qui réussit à attirer l'attention du spectateur sur les points cruciaux de la scène. Prométhée et le vautour se voient particulièrement éclairés par une percée de lumière dans les nuages tandis que deux Océanides sont disposées au centre exact de la composition, l'une implorant les bras levés et l'autre flottant littéralement dans les airs au dessus d'elle. Le critique d'art Arsène Houssaye parlera à propos de cette œuvre d’un « très beau groupe » accusant « une vraie science du dessin ». Mais le classicisme dont elle fait preuve n'est pas sans dégager un certain parfum de romantisme; non pas dans le sujet même ou dans la touche mais dans les tonalités sombres lui donnant un air de « fin des temps » qu'elle met en œuvre. D'une mise en page théâtrale, jouant sur la flexion des corps, de même que sur un éclairage vif porté sur un fond obscurci, la Désolation des Océanides représente pour les caricaturistes de l'époque l'exemple même de l'emphase académique qu'ils cherchent à stigmatiser. Bertall se moquera ainsi des figures féminines comme de « pièces de mécanique allemande ». Selon lui et à la manière d'une machine bien rodée, l'image ne laisse aucune place au spontané. Il juge la composition trop construite et voit dans les gestes trop expressifs des nymphes des attitudes comparables à celles de mannequins articulés.